

Les Israéliens, soulagés, reprennent leur vie normale après le cessez-le-feu avec l'Iran
Les Israéliens sont retournés au travail, à l'école et à leurs activités avec soulagement mercredi, après la levée des restrictions imposées par l'armée au deuxième jour du cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
A Tel-Aviv, l'heure est à nouveau aux bains de soleil et parties de football sur la plage, les rues et les marchés ont retrouvé leur animation et les écoles rouvert leurs portes.
"Enfin, nous pouvons recommencer à vivre", dit Yosi, une professeure de yoga et mère de deux enfants, assise dans un café.
La métropole économique et technologique, réputée pour sa vie nocturne, a été frappée à plusieurs reprises par les salves de missiles iraniens, ses habitants appelés nuit après nuit à gagner les abris.
"Je suis épuisée, mais tellement soulagée de voir mes enfants aller à l'école, retrouver leurs amis, après 12 jours à la maison", ajoute la quadragénaire.
Dans le centre-ville, les commerçants réinstallent leurs étals au marché du Carmel.
L'aéroport Ben Gourion, où les vols commerciaux ont repris, fourmille de monde. Des arrivants agitent de petits drapeaux israéliens, certains s'agenouillent et embrassent le tarmac.
Mais pour certains, le soulagement est teinté de craintes pour l'avenir.
- "Tant de gens veulent nous tuer" -
"Nous voulons faire la fête, vivre, retrouver notre insouciance (...) Mais combien de temps cela va-t-il durer? Quelle sera la prochaine guerre?", s'inquiète Yafit Sofi, 33 ans, rencontrée sur une terrasse de Tel-Aviv mardi soir.
"Tant de gens veulent nous tuer, tant de pays veulent détruire Israël", assène-t-elle.
"Nous ne pouvons rien planifier, ne contrôlons plus vraiment nos vies. Nos dirigeants sont en guerre, mais nous ne sommes que des pions", déplore dans son loft de Jaffa, au sud de Tel-Aviv, la créatrice de mode Noa Karlovsky.
Elle souhaite fonder une famille, mais se demande "si c'est une bonne idée".
Après 12 jours de guerre entre Israël et l'Iran avec des échanges de frappes de missiles, le cessez-le-feu nourrit à l'inverse chez certains l'espoir qu'Israël mette fin à sa guerre de plus de 20 mois contre le Hamas palestinien à Gaza.
Yossi Bin, un ingénieur de 45 ans, espère que la trêve "tiendra" et que le gouvernement "en profitera" pour "ramener le calme sur d'autres fronts".
Israël a déclenché la guerre en lançant le 13 juin une attaque massive sans précédent sur l'Iran, avec l'objectif affiché d'empêcher son ennemi juré de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran dément nourrir.
En Israël, les tirs iraniens ont fait 28 morts, selon les autorités.
"Au début, nous avons eu l'impression qu'il s'agissait d'un jeu, tout semblait irréel. Nous étions à la plage et soudain nous courions dans des abris", confie Dorothea Schupelius, 29 ans, une promeneuse.
"Et puis non, ce n'était pas un jeu: il y a des gens qui sont morts pour de vrai."
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F.Kavvadias--AN-GR