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Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables
Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables / Photo: Oli SCARFF - AFP/Archives

Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables

Le Premier ministre a annoncé mercredi une "mission" pour évaluer le coût des énergies renouvelables pour les finances publiques, en plein débat sur le futur énergétique de la France.

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Cette mission consacrée à "l’optimisation des soutiens publics aux énergies renouvelables électriques et au stockage d’électricité" a été confiée à Jean-Bernard Lévy, ancien PDG d'EDF, le géant tricolore du nucléaire, et au haut fonctionnaire Thierry Tuot, conseiller d'Etat. Leurs conclusions sont attendues sous 3 mois.

"Dans un contexte budgétaire exigeant et face à la maturité croissante des filières, la mission aura pour objectif de proposer un modèle de soutien plus efficace, plus soutenable et mieux partagé entre acteurs publics et privés", explique Matignon.

En octobre, Sébastien Lecornu avait donné le ton, en indiquant vouloir réexaminer "la manière dont l'argent public est employé" pour financer les renouvelables.

Le sujet est électrique politiquement. Ces derniers mois, le coût du soutien public à l'essor des énergies renouvelables s'est invité dans des débats houleux entre parlementaires pro-renouvelables et pro-nucléaires.

A l'occasion de l'examen d'une proposition de loi, un moratoire sur l'installation de nouvelles capacités d'énergies éoliennes et solaires avait même été voté à l'Assemblée nationale, à l'initiative d'un député Les Républicains, soutenu par le Rassemblement national, avant d'être écarté.

Sébastien Lecornu devait s'entretenir avec Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN très opposée aux énergies éolienne et solaire, mercredi à Matignon. "Aucun lien" toutefois avec cet audit, ni "signal politique", soulignent les services du Premier ministre.

- Prix négatifs -

Aujourd'hui, les centrales solaires et éoliennes bénéficient pour la plupart de contrats avec l'Etat, garantissant un prix fixe au producteur, qui ont permis d'accompagner l'essor du secteur.

Mais dans l'actuel contexte de demande électrique en berne, les centrales éoliennes et solaires peuvent générer des surplus d'électricité, parfois accompagnés de prix négatifs. Ce phénomène pèse sur les finances publiques car l'Etat doit payer au producteur la différence entre le prix sur le marché et le prix de référence.

Ces mécanismes de soutien représentent "aujourd’hui un engagement financier majeur pour la puissance publique", estimé à 8,2 milliards d'euros dans le projet de loi de finances 2026, souligne Matignon, qui juge leur évolution "indispensable".

"Après plusieurs années de montée en charge (...) il y a une volonté de remettre les choses à plat", indique à l'AFP une source à Matignon.

La mission devra notamment proposer des pistes "pour mettre en place davantage de flexibilité et de stockage" par batteries, afin de mieux intégrer les renouvelables par nature intermittente dans le réseau électrique.

M. Lévy apportera sa compétence d'industriel, en tant qu'ancien patron du géant nucléaire EDF, dont il a aussi piloté la diversification dans les renouvelables, fait valoir Matignon. Thierry Tuot a lui été le premier directeur général de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et "a donc accompagné la mise en place du système énergétique" d'aujourd'hui.

Sur le principe, les syndicats des énergies renouvelables ne sont pas contre cet audit qui doit permettre d'en finir avec des situations de "rentes". Mais l'absence du nucléaire dans cette étude interroge. "Le coût du nucléaire est celui qui par définition est le plus important", souligne Daniel Bour, chez le syndicat Enerplan.

Le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jules Nyssen a lui évoqué une "provocation", ironisant sur le fait qu'"en matière de coûts", le chantier du réacteur EPR de Flamanville, "conduit en grande partie" lorsque M. Lévy "était PDG d’EDF, est un bon exemple".

Le gouvernement n'a toutefois pas l'intention d'attendre la fin de ces travaux pour mettre en place ses chantiers énergétiques. L'exécutif travaille sur des mesures pour faire baisser les prix de l'électricité et accélérer l'électrification des usages - le fait de remplacer les énergies fossiles par de l'électricité renouvelable ou nucléaire, qui est décarbonée.

En parallèle, le gouvernement poursuit ses consultations avec les parlementaires pour publier la "programmation pluriannuelle de l'énergie", la feuille de route énergétique qui accuse déjà deux ans de retard. Matignon promet une décision "courant décembre".

J.Sotiriou--AN-GR