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Amazon investit massivement au Royaume-Uni, bol d'air pour le gouvernement
Amazon investit massivement au Royaume-Uni, bol d'air pour le gouvernement / Photo: Darren Staples - AFP/Archives

Amazon investit massivement au Royaume-Uni, bol d'air pour le gouvernement

Le géant de la distribution en ligne Amazon va investir 40 milliards de livres (46 milliards d'euros) au Royaume-Uni, un engagement titanesque présenté comme un signal fort par le gouvernement britannique, confronté à des difficultés économiques.

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Le Premier ministre Keir Starmer, qui a rencontré le directeur général du groupe de Seattle Andy Jassy la semaine dernière, voit dans cet investissement sur trois ans (dont une partie était déjà connue) une "grande victoire", ainsi qu'"un vote de confiance" pour le Royaume-Uni.

De fait, cet engagement tombe à pic pour l'exécutif travailliste, qui peine à tenir sa promesse de relancer la croissance, ballotée entre les droits de douane américains, les tensions géopolitiques et les critiques internes sur sa politique économique --avec des hausses d'impôts et des investissements publics jugés peu réalistes par l'opposition.

Le géant américain s'offre pour sa part une nouvelle annonce d'envergure, lui qui investit à coup de dizaines de milliards dans le monde entier depuis des années.

En février dernier, Andy Jassy affichait l'ambition d'investir plus de 100 milliards de dollars (87 milliards d'euros) sur l'année, principalement dans le cloud (informatique à distance) et l'intelligence artificielle (IA).

- James Bond -

Les milliards d'Amazon au Royaume-Uni coïncident opportunément avec le lancement par le gouvernement d'une stratégie industrielle sur dix ans, visant à en faire "le meilleur pays pour investir", selon le ministre du Commerce, Jonathan Reynolds, cité dans le communiqué.

"Le fait que de grandes entreprises internationales comme Amazon misent sur le Royaume-Uni montre que nous sommes sur la bonne voie", insiste le ministre, attendu mardi au siège du groupe à Londres.

Les 40 milliards de livres serviront à construire quatre centres de distribution à Hull, Northampton (tous deux déjà connus) et dans les East Midlands.

Une partie de la somme financera aussi la réhabilitation des studios de cinéma historiques de Bray, acquis en juillet 2024, pour y tourner des films et des séries.

Amazon a d'ailleurs signé en décembre un accord avec Games Workshop, l'entreprise britannique détentrice des droits de Warhammer 40.000, pour produire des films et séries tirés de cet univers de fantasy futuriste, un projet qui inclut l'acteur Henry Cavill, interprète de "Superman" et "The Witcher".

Le groupe a également pris en février le contrôle créatif de la franchise James Bond après un accord avec les producteurs historiques des films, la famille Broccoli, qui resteront cependant copropriétaires.

- Enquête ouverte -

L'investissement d'Amazon inclut aussi une part des 8 milliards de livres (prévus sur cinq ans) déjà annoncés en septembre dernier pour construire et exploiter des centres de données, essentiels pour l'IA et le cloud.

Le Royaume-Uni n'est pas le seul à bénéficier de la stratégie d'expansion d'Amazon en la matière ces derniers temps: la semaine dernière, 20 milliards de dollars australiens (11 milliards d'euros) ont été promis pour des datas centers en Australie, le plus gros investissement technologique jamais réalisé dans le pays.

Amazon avait aussi annoncé en juin 10 milliards de dollars (8,7 milliards d'euros) en Caroline du Nord et 20 milliards (17,3 milliards d'euros) en Pennsylvanie, là encore pour des centres de données et de l'IA.

Le groupe fondé par Jeff Bezos, qui emploie pour l'instant 75.000 personnes au Royaume-Uni sur plus de 100 sites, affirme avoir avoir déjà investi 56 milliards de livres (65 milliards d'euros) au Royaume-Uni entre 2010 et 2022.

Il fait depuis peu l'objet d'une enquête du régulateur britannique des produits alimentaires, qui le soupçonne de paiements tardifs à des fournisseurs du secteur, une pratique interdite par les règles de l'industrie.

Si l'infraction était avérée, Amazon pourrait écoper d'une amende pouvant atteindre 1% de son chiffre d'affaires annuel au Royaume-Uni.

Il a aussi été confronté ces dernières années à des grèves et des débrayages pour de meilleurs salaires dans certains des entrepôts du pays.

D.Nikolaou--AN-GR