

Argentine: retraités et enseignants manifestent, le gouvernement supprime un jour férié
Fonctionnaires et retraités mercredi, universités jeudi: une mobilisation sociale sectorielle mais tenace se poursuit en Argentine contre l'austérité du gouvernement Milei, qui pour sa part va supprimer un jour férié pour les fonctionnaires, au nom de la lutte contre "l'étatisme".
Quelques milliers de manifestants, de la fonction publique surtout, ont défilé en mi-journée au cœur de Buenos Aires, à l'appel de syndicats et mouvements sociaux proches de l'opposition péroniste (centre gauche), sous les slogans "souveraineté, travail, et salaire juste", a constaté l'AFP.
Les manifestants se sont rassemblés devant le ministère de la Dérégulation de l'État, avant de se joindre à la manifestation hebdomadaire des retraités, qui chaque mercredi protestent devant le Parlement contre la diminution de leur pouvoir d'achat.
"Ca fait un an que je suis à la retraite, et je touche exactement comme au premier jour" malgré une inflation de 43% sur un an, se lamentait Alicia Torroija, 78 ans, qui perçoit l'équivalent de 270 dollars par mois, à peine plus que le minium retraite, et subsiste grâce à l'aide de ses enfants.
La manifestation hebdomadaire des retraités est devenue un point de convergence de diverses protestations contre la dérégulation et l'austérité du gouvernement ultralibéral de Javier Milei.
Certains de ces rassemblements, parfois accompagnés d'éléments radicaux, ont dégénéré en heurts entre police et manifestants, comme mi-mars, lors des pires scènes de violence en 18 mois de présidence Milei.
Outre retraités et fonctionnaires, le personnel d'un emblématique hôpital public pour enfants, le Garrahan (environ 4.000 employés), était en grève mercredi pour des revendications salariales.
Jeudi, ce sont les universités publiques qui se mobilisent contre le définancement affectant salaires, recherche, bourses, ou l'entretien des universités.
Un regroupement d'une soixantaine d'universités, et des syndicats, ont appelé à une grève des enseignants de 48 heures, et à des manifestations jeudi dans plusieurs villes.
Le gouvernement a de son côté annoncé poursuivre sa croisade contre un "culte de l'étatisme" qui "appartient au passé", en supprimant le congé du 27 juin, le "Jour du travailleur de l'État", qui depuis une loi de 2013 était chômé dans la fonction publique.
"L'État n'est pas un endroit où l'on doit pouvoir jouir d'un jour sabbatique ou de tout autre privilège que n'a pas le travailleur du privé", a justifié mercredi le porte-parole présidentiel Manuel Adorni, annonçant un décret imminent supprimant ce jour férié.
M.Papanikolaou--AN-GR