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Syrie: Israël bombarde les forces gouvernementales dans une ville druze
Syrie: Israël bombarde les forces gouvernementales dans une ville druze / Photo: - - SANA/AFP

Syrie: Israël bombarde les forces gouvernementales dans une ville druze

L'aviation israélienne a bombardé mardi les forces gouvernementales syriennes à Soueïda après leur entrée dans cette ville à majorité druze du sud de la Syrie où Israël dit défendre cette communauté.

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Les forces gouvernementales étaient entrées dans la ville dans la matinée, affirmant vouloir restaurer la stabilité après deux jours d'affrontements entre combattants druzes et bédouins ayant fait une centaine de morts.

Leur entrée a déclenché des affrontements avec des combattants druzes, et l'agence officielle syrienne Sana a fait état ensuite de bombardements aériens israéliens sur cette ville tenue par les forces druzes.

"L'armée israélienne a commencé il y a peu à attaquer des véhicules militaires des forces du régime syrien à Soueïda", a annoncé un communiqué militaire israélien.

"Nous agissons pour empêcher le régime syrien de leur nuire (aux Druzes, ndlr) et pour garantir la démilitarisation de la zone adjacente à notre frontière avec la Syrie", ont déclaré dans un communiqué commun le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Israel Katz.

La province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700.000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.

- "Coup de feu" -

Les autorités syriennes avaient annoncé mardi matin un "cessez-le-feu total" après deux jours de combats meurtriers.

La situation semblait cependant confuse sur place.

"On entend toujours des coups de feu. L'un de mes amis dans l'ouest de la ville m'a dit que des inconnus sont entrés dans sa maison, ont chassé les membres de sa famille après avoir confisqué leurs téléphones portables et ont mis le feu à la maison", a indiqué un habitant de Soueïda dans le centre-ville, qui a requis l'anonymat.

La Syrie, techniquement en guerre avec Israël, n'a pas fait dans l'immédiat de commentaire sur les frappes.

"Nous annonçons un cessez-le-feu total, après un accord avec les notables de la ville", a annoncé le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, sur son compte X.

Les affrontements de mardi ont eu lieu au milieu d'appels contradictoires des chefs religieux druzes, la plupart demandant aux combattants locaux de remettre leurs armes mais l'un d'eux leur demandant de combattre.

Les autorités avaient proclamé plus tôt un couvre-feu dans la ville et appelé ses habitants "à rester chez eux et l'informer de tous les mouvements des groupes hors la loi", en référence aux groupes druzes armés.

Les affrontements avaient éclaté dimanche entre des combattants druzes et des tribus bédouines, aux relations tendues depuis des décennies.

Les forces gouvernementales étaient intervenues, affirmant vouloir pacifier la région, mais ont pris part aux combats contre les factions druzes aux côtés des bédouins, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des témoins et des groupes druzes.

Selon l'OSDH, les affrontements ont fait 99 morts, parmi lesquels 60 druzes, pour la plupart des combattants mais également deux femmes et deux enfants, 18 bédouins, 14 membres de forces de sécurité et sept hommes armés non identifiés.

Le ministère de la Défense a fait état de 18 morts dans les rangs des forces armées.

Lundi, Israël avait annoncé avoir frappé dans cette région plusieurs chars des forces gouvernementales et ajouté qu'il ne permettrait pas de présence militaire dans le sud de la Syrie.

- "Avertissement clair" -

Les forces gouvernementales avaient dépêché lundi d'importants renforts dans la région et avaient pris le contrôle de plusieurs localités druzes aux abords de Soueïda, selon un correspondant de l'AFP.

Les tensions couvaient depuis des heurts interconfessionnels en avril entre combattants druzes et forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueïda, qui avaient fait plus de 100 morts.

Après la chute de Bachar al-Assad, les violences meurtrières contre la communauté alaouite --dont est issu Assad-- puis contre les druzes, ainsi qu'un attentat contre une église à Damas en juin, ont ébranlé la confiance dans la capacité du nouveau pouvoir à protéger les minorités.

K.Papadimitriou--AN-GR