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RDC: ouverture du procès de l'ex-président Kabila en son absence
RDC: ouverture du procès de l'ex-président Kabila en son absence / Photo: Jospin Mwisha - AFP/Archives

RDC: ouverture du procès de l'ex-président Kabila en son absence

Le procès pour "crime contre la paix" de l'ex-président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, accusé de complicité avec le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, s'est ouvert vendredi à Kinshasa en son absence, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Joseph Kabila, qui vit à l'étranger depuis plus de deux ans, avait été vu en mai à Goma, sous contrôle du groupe M23 (soutenu par le Rwanda et qui s'est emparé de vastes zones dans l'est de la RDC).

Il n'a pas été revu dans le pays depuis.

L'ex-président de la RDC et sénateur à vie est poursuivi pour "participation à un mouvement insurrectionnel, crime contre la paix et la sécurité de l'humanité, homicide intentionnel par balles, trahison, apologie, viol, torture et déportation, occupation à force ouverte de la ville de Goma", selon l'acte d'accusation du procès tenu devant la Haute cour militaire.

"En complicité avec une puissance étrangère, en l'occurrence le Rwanda", M. Kabila a cherché à "renverser par la force le pouvoir légalement établi" à Kinshasa, énonce l'acte d'accusation.

Pour l'accusation, M. Kabila est "l'un des initiateurs de l'Alliance fleuve Congo (AFC)", branche politique du M23. C'est dans ce contexte qu'il est accusé notamment des cas d'homicides et de viols commis par des hommes de la coalition AFC/M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

L'Est congolais, région riche en ressources naturelles frontalière du Rwanda, est déchiré par des conflits depuis 30 ans. Les violences se sont intensifiées ces derniers mois avec la prise de contrôle par le M23 de Goma et Bukavu, capitales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

M. Kabila est également accusé d'"avoir participé à l'occupation de la ville de Goma le 27 janvier 2025 à la suite des attaques dirigées contre (...) des civils ne participant pas directement aux hostilités, lesquelles attaques ont occasionné plusieurs pertes en vies humaines".

Ces faits sont passibles de la peine de mort en RDC, où un moratoire sur l'exécution de la peine capitale en vigueur depuis 2003 a été levé en 2024. Aucune exécution n'a cependant eu lieu depuis.

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila a dénoncé un "procès politique" contre un adversaire et qui ne "favorise pas la cohésion nationale", a déclaré à l'AFP Emmanuel Shadari, secrétaire général de cette formation.

- "Procès de la honte" -

La décision de juger M. Kabila "est tout sauf un procès équitable. Avec une justice qui n'est pas indépendante, la condamnation est déjà acquise, le reste, c'est du théâtre, une mise en scène ridicule", a-t-il dit.

"La justice ne négocie pas, (elle) va faire son travail en toute indépendance", avait réagi le vice-ministre de la Justice de RDC Samuel Mbemba, présent à l'ouverture de l'audience, interrogé par les médias.

Le 19 juillet au Qatar, le M23 et le gouvernement de Kinshasa ont signé une déclaration de principe comprenant un engagement pour un "cessez-le-feu" permanent.

L'accord signé à Doha a été salué par la communauté internationale comme une "avancée" vers un accord de paix global dans l'est congolais.

A l'absence de M. Kabila, le lieutenant-général René-Lucien Likulia, procureur militaire, a demandé au tribunal de le juger "par défaut".

La RDC s'est constituée partie civile à ce procès.

La prochaine audience est prévue pour le jeudi 31 juillet.

A.Giannakos--AN-GR