BD: l'édition 2026 du festival d'Angoulême est "annulée", selon un des avocats des organisateurs
L'édition 2026 du festival international de BD d'Angoulême, qui devait se tenir fin janvier mais était plombée par le boycott des auteurs et la défection des éditeurs, est officiellement "annulée", a affirmé lundi à l'AFP un des avocats de la société organisatrice 9e Art+.
"L'édition 2026 est annulée", a indiqué Me Vincent Brenot, affirmant que cette décision, révélée par le quotidien La Charente Libre, est la "simple conséquence" de la position des financeurs publics du festival qui ont appelé les organisateurs à annuler l'événement.
C'est la première fois depuis sa création en 1974 et hors période de Covid que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) ne se tiendra pas.
Depuis plusieurs semaines, la tenue de la 53e édition, prévue du 29 janvier au 1er février, était hautement compromise en raison de la fronde d'une grande partie du secteur de la BD, vent debout contre la société 9e Art+ qui organise l'événement depuis 2007.
De nombreux auteurs et autrices, dont la lauréate du Grand Prix de la BD d'Angoulême 2025 Anouk Ricard, avaient annoncé boycotter l'édition 2026, critiquant l'opacité et la dérive commerciale du festival et reprochant notamment à 9e Art+ d'avoir licencié une salariée qui venait de porter plainte en 2024 pour un viol survenu en marge du festival.
Les grandes maisons d'édition de BD avaient, elles, jugé cette 53e édition "compromise", estimant "la confiance (...) rompue" avec les organisateurs.
Enfin, le 20 novembre, les financeurs publics du festival, qui contribuent pour moitié à son budget d'environ six millions d'euros, avaient appelé ses organisateurs à annuler l'édition 2026, estimant "plus que compliqué" d'organiser son maintien.
"L’édition 2026 du Festival ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées", détaillent les avocats de 9e Art+ dans un communiqué transmis à l'AFP. "Cette situation ne résulte en aucun cas d’un choix de la société 9e Art+ dont le FIBD constitue l’unique raison d’être, mais bien d’une décision unilatérale prise sans concertation par les financeurs publics".
Dans le communiqué, 9e Art+ affirme s'inquiéter "des conséquences humaines et économiques de l'absence d’édition 2026" et pointe la "lourde incertitude" qui pèse sur l'édition 2027, dont "l'organisation (lui) appartient juridiquement".
H.Christodoulou--AN-GR