

Basket: la météorite Paris décroche la Lune en France
Le jeune Paris Basketball a poursuivi sa formidable moisson débutée il y a 16 mois avec son premier titre de champion de France en venant à bout (99-93) mardi devant son bouillant public du double tenant du titre Monaco lors du dernier match de la finale (3-2), au suspense incroyable.
Le pedigree du vaincu, proche de s'offrir une magnifique remontée, dit tout du tour de force des Parisiens qui, après avoir manqué deux balles de match en Principauté (78-81 et 74-80), ont trouvé les ressources, portés par l'Arena porte de la Chapelle et TJ Shorts (27 pts, dont 11 dans le dernier quart-temps), pour surmonter un retard de huit points à l'entame de l'ultime période (73-81).
Larges vainqueurs à domicile des deux premières manches (94-82 et 92-67), l'Américain, qui s'apprête à quitter le club, et ses équipiers concluent en apothéose une saison quasi parfaite.
Les Parisiens ont réalisé le doublé Coupe-Championnat et atteint les quarts de finale de l'Euroligue dès leur première participation, remplissant également leur enceinte, bien baptisée mardi.
Les deux trophées conquis s'ajoutent aux deux autres glanés la saison précédente, la Leaders Cup et l'Eurocoupe, signe d'une réussite exceptionnelle. Créé en 2018 de toutes pièces par les hommes d'affaires américains Eric Schwarz et David Kahn, monté en première division en 2021, le club de la capitale a quasiment tout raflé en moins d'un an et demi.
Ce lointain successeur du PSG Racing, dernier club de la capitale champion de France (en 1997), ne participe qu'à ses deuxièmes play-offs du championnat: il avait atteint la finale l'an passé, sèchement battu par Monaco (3-1).
Il était alors entraîné par Tuomas Iisalo, parti au bout d'une saison seulement répondre aux sirènes de la NBA.
- Shorts par la grande porte -
Le Finlandais a été remplacé par le Brésilien Tiago Splitter, qui a poursuivi son oeuvre, celle d'un basket-ball joué sur un rythme échevelé, qui essore les adversaires en attaque et en défense.
Ils y sont d'abord parvenus mardi, éteignant l'ASM pendant le premier quart-d'heure (40-23, 14e), largement supérieurs dans le secteur du rebond et fidèles au mot d'ordre donné par le club aux supporters: venir tout de noir habillés pour "tout éteindre", objectif répété sur le majestueux tifo déployé par le kop des "Parisii".
Lequel, après avoir déambulé pour prendre sa place habituelle derrière l'un des deux paniers, a embarqué avec lui les 8.000 spectateurs.
La salle s'est cependant faite beaucoup plus muette quand la "Roca Team", après avoir réglé la mire au rebond et grâce à l'adresse extérieure d'Alpha Diallo (18 pts) et Jordan Loyd (17 pts), a recollé à la mi-temps (54-50).
Avant de largement dominer le troisième quart-temps (31-19), grâce notamment à Elie Okobo (10 pts, 16 au total), qui a parfaitement pris le relais de Mike James, ou Terry Tarpey (16 pts et 7 rebonds), de nouveau au rendez-vous.
- Hifi suit -
Paris était dans les cordes mais il semblait écrit que l'aventure de cette bande, qui devrait éclater la saison prochaine (départs du coach Tiago Splitter et de Shorts, probablement de Mikael Jantunen et Tyson Ward, voire Kevarrius Hayes), devait se finir sur la plus belle des notes.
TJ Shorts ne pouvait refermer deux années fastes (double MVP du championnat, MVP de l'Eurocoupe 2024 et MVP de cette finale) sur une défaite. Le lutin (1,75 m) américain a lancé la remontée parisienne dans le dernier quart-temps, inscrivant les cinq premiers points de son équipe (78-81).
Avant d'être rejoint par Nadir Hifi (16 pts), l'autre traction arrière de cette équipe, qui a fait exploser l'enceinte d'un tir primé dont il a le secret, en déséquilibre, pour égaliser (85-85) à six minutes de la fin.
L'hirsute meneur a récidivé à deux minutes du buzzer pour donner trois points d'avance à Paris (94-91). Avant de quasi plier le match en contre-attaque (96-91) à 16 secondes du buzzer d'un dernier quart-temps sublime, à l'image de cet ultime match qui aura représenté une belle publicité pour le basket français.
S.Karpathios--AN-GR