

Foot - Lyon compte sur ses nouveaux dirigeants pour éviter la Ligue 2
L'Olympique Lyonnais compte mercredi sur son nouveau tandem de dirigeants, Michele Kang et Michael Gerlinger, pour convaincre le gendarme du football français de revenir sur sa décision de rétrograder en Ligue 2 le septuple champion de France.
Selon une source proche de la Fédération française de football (FFF), il est très probable que la décision de la commission d'appel soit rendue dans la journée compte tenu des enjeux pour l'OL et pour d'autres clubs: en cas de relégation lyonnaise, Reims se maintiendrait en Ligue 1 et Strasbourg jouerait la Ligue Europa, libérant une place européenne pour Lens.
Kang et Gerlinger, nommés en urgence présidente et directeur général de l'OL, sont repartis en tout début d'après-midi du siège de la FFF où ils étaient arrivés en milieu de matinée, a-t-on appris de source fédérale. La délégation lyonnaise de neuf personnes, entrée et sortie discrètement à bord d'une fourgonnette, ne s'est pas exprimée devant les journalistes.
Inquiète du fort endettement du club, la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) avait prononcé le 15 novembre une interdiction de recruter, un encadrement de la masse salariale et surtout une rétrogradation à titre conservatoire de l'OL qui avait fait appel.
Le 24 juin, alors que le club s'était qualifié pour la Ligue Europa en terminant 6e de Ligue 1, la DNCG a confirmé sa décision, pas convaincue par l'Américain John Textor, qui l'avait racheté à Jean-Michel Aulas fin 2022.
Ardent défenseur d'un modèle économique basé sur la multipropriétés (OL, Molenbeek en Belgique et Botafogo au Brésil), l'homme d'affaires a admis samedi, dans un entretien à la presse brésilienne, avoir commis des erreurs politiques.
Sous la pression des administrateurs, de ses créanciers et de supporters, il s'est mis en retrait de la présidence de l'Olympique lyonnais, tout en restant à la tête de la maison-mère Eagle Football Holding (EFH).
Il a été remplacé le 30 juin par sa compatriote Michele Kang, une milliardaire déjà présidente de l'équipe féminine (OL Lyonnes) et actionnaire de l'OL, qui défendra les intérêts de Lyon avec l'Allemand Michael Gerlinger, réputé dans le football européen après dix-huit ans au Bayern Munich.
- Départs volontaires -
Leur mission, convaincre leurs interlocuteurs que les sommes injectées par Eagle Football Holding dans l'OL figurent bien sur les comptes du club français et ont vocation à y rester.
Depuis le premier coup de semonce en novembre, les actionnaires ont apporté 83 millions d'euros en trésorerie; 19,5 millions d'euros d'options d'achat obligatoires sont tombés pour trois joueurs prêtés (Saïd Benrahma, Amine Sarr et Johann Lepenant); et le PSG a réglé comptant les 50 millions du transfert de Bradley Barcola.
L'OL devrait également récupérer 40 millions sur les 200 millions tirés de la vente fin juin des parts d'Eagle dans le club anglais de Crystal Palace.
Sur le plan des économies, un accord a été conclu fin janvier avec les créanciers d'Eagle permettant un report de paiements et une centaine de salariés sont partis dans le cadre d'un plan de départs volontaires.
Les fins de contrats ou transferts de joueurs onéreux (Alexandre Lacazette, Nicolas Tagliafico, Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Rayan Cherki) ont allégé la masse salariale d'une trentaine de millions d'euros.
- Dernier recours -
Mais cela ne suffit pas: le club doit ramener la masse salariale autour de 75 millions d'euros, contre 160 millions avant le plan de départs, et la DNCG pourrait, même en cas de maintien en L1, imposer un encadrement des salaires et du recrutement.
Dans cette optique, un plan d'austérité devrait être présenté par Michele Kang, avec de nouvelles économies, des cessions de joueurs et une limitation des rémunérations.
Si l'instance confirme la descente en Ligue 2, l'OL pourra encore saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour une conciliation, voire le tribunal administratif.
La décision finale pèsera sur le destin de l'OL. S'il est maintenu en L1, il devrait pouvoir jouer la Ligue Europa, une fois que l'UEFA aura étudié la question de la multi-propriété. En cas de relégation en revanche, moins de droits TV, de billetterie et de marketing: l'OL verrait sa viabilité économique menacée.
D.Petrou--AN-GR