

Euro-2025: l'expérimentée Sarina Wiegman face à la nouvelle venue Montse Tomé
L'une, Sarina Wiegman, va vivre dimanche sa cinquième finale d'affilée en grand tournoi et est adoubée par ses joueuses, l'autre, Montse Tomé, est devenue N.1 en plein scandale et entretient une relation assez froide avec son équipe.
A Bâle, la finale de l'Euro opposera deux équipes dirigées par des sélectionneuses, ce qui n'était pas arrivé lors d'un tournoi féminin depuis 2022 à Wembley, que ce soit en Coupe du monde, aux JO ou en Ligue des champions.
Les Lionesses le répètent: Sarina Wiegman "aime la gagne et déteste la défaite", elle qui a enchaîné la finale de l'Euro-2017 et du Mondial-2019 avec les Pays-Bas, puis de l'Euro-2022, du Mondial-2023 et de l'Euro-2025 avec l'Angleterre, qu'elle dirige depuis 2021.
Sous contrat jusqu'en 2027 avec la fédération anglaise, elle rassemble les louanges de ses joueuses, même si ses choix tactiques sont parfois critiqués, et le directeur exécutif de la FA a assuré vouloir la conserver.
"C'est une bonne personne: en tant que joueuse tu veux respecter la personne pour laquelle tu joues, elle nous challenge et nous pousse vers l'avant", racontait la capitaine Leah Williamson en début de tournoi, évoquant "des discussions parfois difficiles" avec sa coach.
La Néerlandaise de 55 ans "est très motivante, elle nous rassemble toutes, nous sommes suspendues à ses lèvres. Elle a vraiment amélioré le jeu avec ses discours motivants et nous rend toutes prêtes", souligne la joueuse anglaise Ella Toone.
Ce qu'elle recherche ? "Que nous soyons soudées et qu'on se batte pour les autres", a ajouté l'attaquante.
Généralement très calme dans sa zone technique malgré des scenarii compliqués en quart contre la Suède (2-2, tab 3-2) et en demi-finale face à l'Italie (2-1, a.p.), Wiegman a toutefois sauté dans les bras de son staff et des joueuses quand elles ont renversé la situation.
"Je pense que nous l'avons presque tuée deux fois, nous l'avons certainement fait vieillir", a poursuivi la joueuse de Manchester United. "On la voit danser et chanter, cela a changé par rapport à ses débuts", a souri la milieu Keira Walsh.
- Distance et quête de "fluidité" -
À plusieurs jours de la fin de son contrat en tant que première femme à la tête de la sélection espagnole, l'heure de vérité a sonné pour Montse Tomé, 43 ans, dimanche en finale de l'Euro.
L'Asturienne a été propulsée au poste de sélectionneuse après la tempête qui a suivi le titre mondial en 2023 et le baiser imposé par Luis Rubiales, ancien président de la Fédération espagnole (RFEF), à l'attaquante Jenni Hermoso lors de la remise du trophée.
Bras droit de Jorge Vilda - proche de Rubiales et licencié -, l'ex-joueuse du Barça a été promue au milieu des critiques, une nomination pas forcément bien perçue par les joueuses à l'époque, avec qui elle conserve une relation distante.
Mercredi face à l'Allemagne, au coup de sifflet synonyme de qualification pour la première finale continentale de l'Espagne, les joueuses sont tombées dans les bras d'Alexia Putellas, une des leaders du groupe. A quelques mètres, Montse Tomé est restée avec son staff pendant plusieurs minutes, rappelant l'isolement de Vilda pendant le Mondial-2023.
Dans ce contexte, son bilan sportif reste très bon - victoire en Ligue des nations 2024, quatrième place aux JO-2024, qualification pour la finale de l'Euro-2025 -, bien aidée par le fait que le Barça forme l'ossature et les automatismes de la Roja.
Sur le terrain, la sélectionneuse, ainsi qu'Alexia Putellas, insistent sur la nécessité d'un jeu "fluide": "C'est vrai que Montse utilise beaucoup ce mot, et nous aussi désormais. La +fluidité+, c'est ce mélange entre appliquer rigoureusement le plan de jeu et, en même temps, se laisser aller et s'amuser", expliquait à l'AFP la double Ballon d'or (2021 et 2022) pendant l'Euro.
Malgré des divergences, les joueuses unies entre elles et Montse Tome sont à la veille d'écrire l'histoire et de remporter le premier titre européen de l'Espagne.
T.Karagounis--AN-GR