

Les défenseurs des pangolins veulent plus d'études pour mieux les protéger
Les huit espèces connues de pangolin sont toutes en grave danger d'extinction en raison du braconnage et de la disparition de leur habitat, avertissent des organisations de défense de l'environnement dans un rapport, publié mercredi et qui réclame davantage d'études afin de mieux les protéger.
L'ampleur des menaces qui touchent ce mammifère le plus braconné au monde n'est pas entièrement connue, ce qui rend plus difficile sa protection, soulignent L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Le pangolin est un petit mammifère que l'on trouve dans les forêts tropicales et les savanes d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. Il se nourrit surtout de fourmis, de termites et de larves qu'il attrape avec sa longue langue visqueuse.
Lent et pacifique, cet animal nocturne recouvert d'écailles s'enroule sur lui-même lorsqu'il se sent menacé. Ses écailles de kératine sont convoitées pour ses prétendues vertus en médecine traditionnelle, tandis que sa chair est prisée dans certaines régions du monde.
"Aujourd'hui, ils sont extrêmement menacés en raison de leur exploitation et de la perte de leur habitat", explique la directrice générale de l'UICN, Grethel Aguliar.
Cependant, l'ampleur de ces menaces est mal connue en raison de l'absence de données fiables sur les populations des espèces et du peu de présence dans les régions habitées par des pangolins.
"En les protégeant, il ne s'agit pas seulement de sauver des espèces, mais aussi de sauvegarder l'équilibre de nos écosystèmes et les merveilles de la nature", souligne Mme Aguliar dans un communiqué.
Le rapport des experts de la CITES et de l'UICN préconise d'adopter des mesures de protection plus strictes et ciblées, en impliquant notamment les communautés autochtones.
Si le trafic international de pangolins sauvages a fortement baissé depuis son interdiction par la CITES en 2017, il reste cependant "répandu et très organisé", selon l'UICN.
Entre 2016 et 2024, les saisies dans 75 pays de produits provenant de cet animal protégé correspondent à un demi-million de pangolins, pour un trafic transitant par 178 réseaux, selon les estimations des experts.
"Cependant, si les saisies fournissent des indicateurs utiles, elles ne représentent qu'une partie du trafic dans son ensemble", souligne l'UICN.
Pour Matthew Shirley, co-président de la commission de l'UICN pour la survie des espèces, "même les consommateurs de pangolin" et tous ceux qui participent à son trafic devraient être impliqués dans les solutions visant à la protection de l'animal.
Q.Panagiotou--AN-GR