

Tour de France: de Lille à Cassel, le Nord en fête lors de la 1re étape
Que ce soit à Lille, au Mont Noir ou au Mont Cassel, le Nord de la France a fêté le départ du Tour 2025 avec des routes bondées et une ambiance digne des fameuses courses flandriennes, samedi.
Du monde, encore et toujours, le long des quelque 185 kilomètres de route autour de Lille, jusqu'à inonder le Mont Noir, l'une des trois difficultés du jour.
Même pour une étape a priori promise aux sprinteurs, le Nord a fait honneur à sa réputation de terre de vélo, rameutant en plus des spectateurs étrangers habitués de la Grande Boucle, et notamment l'inévitable public belge, presque à domicile.
"La Belgique est une terre de cyclistes, j'étais baigné avec Eddy Merckx, on est nés dedans, on l'a connu depuis qu'on était tout petits, donc ça fait quand même beaucoup", s'exclame, non loin de la ligne de départ, Luc Debontrider, Belge de 59 ans travaillant dans l'industrie du tabac.
Dès 10h30, les rues de Lille sont remplies de supporters de toujours, ou d'un jour. La capitale des Flandres sait faire: elle accueille le départ du Tour pour la troisième fois de l'histoire après 1960 et 1994.
- "Piqué avec un rayon de vélo à la naissance" -
"C'est un honneur, je trouve. C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel, je ne sais pas si je le revivrai un jour, donc c'est pour ça que c'est important pour moi d'être là", se réjouit Bertille Lefevre, professeure des écoles de 62 ans.
Plus loin, les bords de routes ne désemplissent pas à mesure que la caravane roule vers Lens et son célèbre Stade Bollaert.
L'odeur des frites embaume le parcours, les briques rouges défilent, de maisons en église. Ici et là, une fanfare se tient prête, des accordéonistes animent une terrasse, peu après la côte de Notre-Dame-de-Lorette (1 km à 7,6%), raide et suivie d'un plateau d'où l'on peut admirer les terrils.
Mais elle n'est pas aussi célèbre que le Mont Cassel, certes moins pentu (1,9 km à 3,5%), mais garni de pavés. Cette difficulté bien connue de la région, où se sont déroulés les championnats de France en 2023, a rameuté du monde, comme Bryan Pauchet, prêt à sillonner "un maximum d'étapes" en camping-car avec ses parents.
"J'ai été piqué avec un rayon de vélo à la naissance, affirme cet homme de 27 ans originaire d'Arras. Je n'avais plus vu le Tour depuis 2022. J'en ai une quinzaine à mon actif."
"À Cassel, il y a toujours une bonne ambiance, que ce soit pour les Championnats de France, les Quatre Jours de Dunkerque, affirme-t-il. Là, c'est un ton au-dessus parce que c'est le Tour."
- "Meilleure ambiance que celle de Paris-Roubaix" -
Devant lui, des cyclistes amateurs s'essaient à cette côte et ses nombreux virages, sous les applaudissements de spectateurs amusés. L'un d'eux s'échauffe en criant: "Attaque de Pogacar!"
Un peu plus loin, un groupe de six amis est attablé à la terrasse du Café des 3 Monts. Après avoir enquillé 70 bornes et la montée du Mont Cassel à deux reprises, ils s'attaquent à deux incontournables du coin: de la bière et des frites.
Certains sont venus de bien plus loin pour goûter au Tour, comme Deirdre Hynes, venue du comté de Clare, dans l'ouest de l'Irlande, profitant du fait que son amie Aoife Nash habite à Lille. "L'ambiance est encore meilleure que celle de Paris-Roubaix, il y a plus de monde et c'est le plus grand événement de cyclisme au monde", s'exclame-t-elle, avant de prédire: "Il n'y aura pas d'attaque, ce n'est pas assez pentu pour eux."
La course lui a donné raison, même si Benjamin Thomas et Mattéo Vercher, échappés, ont sprinté jusqu'au sommet, avant de chuter malheureusement, à la surprise générale.
Ce n'était qu'un des nombreux faits de course qui ont rythmé cette première étape, finalement remportée par le sprinteur belge d'Alpecin-Deceuninck Jasper Philipsen après une bordure qui a séparé le peloton. Des bords de route à la ligne d'arrivée, le spectacle fut au rendez-vous.
H.Christodoulou--AN-GR