

Sous pression budgétaire, Londres pourrait serrer encore la vis
La ministre britannique des Finances a prévenu mercredi qu'elle continuerait à "contrôler étroitement" les dépenses dans le prochain budget présenté à l'automne, laissant augurer d'un nouveau tour de vis au moment où le Royaume-Uni est confronté l'envolée des taux intérêts sur sa dette.
La présentation devant le Parlement britannique de ce budget très attendu aura lieu le 26 novembre, a précisé dans une déclaration à la presse la ministre Rachel Reeves.
Elle a déjà annoncé ces derniers mois d'impopulaires hausses d'impôts, ainsi que des coupes drastiques dans les finances publiques pour redresser les comptes.
Le gouvernement travailliste, qui peine à relancer l'activité économique, est mis sous pression par l'envolée du taux d'emprunt obligataire à 30 ans du pays, au plus haut depuis 1998.
Les analystes l'expliquent par un mini-remaniement gouvernemental en début de semaine, qui a vu passer Darren Jones, personnalité clef du ministère des Finances, à Downing Street -- interprété par certains comme un coup porté à l'autorité de Mme Reeves.
Mais les marchés sont également préoccupés par l'état comptes publics, que la ministre s'est engagée à équilibrer, pour l'instant sans succès.
Pour trouver les milliards de livres qui manquent, les Britanniques spéculent depuis des mois sur de nouvelles hausses d'impôts dans le nouveau budget.
Pour réduire les coûts de l'emprunt, le gouvernement doit aussi "continuer à contrôler étroitement les dépenses courantes", a insisté Mme Reeves mercredi.
Le centre de réflexion National Institute of Economic and Social Research (NIESR) avait chiffré le mois dernier la somme qu'elle devra trouver à plus de 41 milliards de livres par an à horizon 2030.
La hausse des rendements des obligations d'État "alourdit actuellement de plus de 3 milliards de livres les charges d'intérêts de la dette", estime de son côté mercredi Ruth Curtice, directrice du centre de réflexion Resolution Foundation.
Et les revirements du gouvernement sur les coupes dans les prestations sociales, face à la pression de son propre camp, ajoutent "plus de 6 milliards de livres" à la facture annuelle, poursuit-elle.
A cela s'ajoute, selon l'analyste, "une dégradation probable de la croissance" du Royaume-Uni: "un resserrement budgétaire important sera nécessaire", avec "des augmentations d'impôts probablement indispensables".
La croissance britannique a fortement ralenti au deuxième trimestre au Royaume-Uni, pénalisée par les droits de douane américains et les hausses d'impôts. Mais elle s'est maintenue à 0,3%, plus élevée qu'attendu.
D.Petrou--AN-GR